14. LE PRESBYTÈRE

Devant vous se présente l'ancien presbytère de Cahagnes, où demeura jusqu'au milieu du XXème siècle le prêtre desservant la paroisse.     Devenu aujourd'hui centre de loisir, il témoigne du passé de la cure. Suite aux donations et échanges émanant des seigneurs de Cahagnes et du prieuré anglais de Merton, elle devient la possession de l'abbaye Notre-Dame-du-Val, à Saint-Omer, près de Clécy, peu avant 1273. L'année où le pape Grégoire X confirma l'ensemble de ses donations reçues par l'abbaye. Transformé en prieuré, le bénéfice de Sainte-Marie de Cahagnes était régulier, ce qui signifie que l'abbaye nommait un de ses religieux pour l'administrer. Dom Ygou sera son dernier prieur. Affligé par les premières mesures révolutionnaires qui mettaient à mal les institutions religieuses, il mourut en mars 1791. Son successeur n'eut pas l'occasion de s'installer. Un prêtre jureur, Jean Gilles Lepetit, venait d'être nommé. Deux ans plus tard, celui-ci sera chassé par la population avec son vicaire. Est-ce un hasard ou une volonté épiscopale que le premier curé post-concordat fût un ancien religieux de Notre-Dame-du-Val. Son installation rencontra l'hostilité de prêtres cahagnais jalousant probablement sa nomination. Notons au passage qu'excepté Thomas de Siresme, fils du seigneur de la Ferrière et d'une partie de Cahagnes, aucun cahagnais ne semble avoir administré le prieuré, tout au-moins depuis 1500. A lui seul, le prieuré de Cahagnes apporta 15.6% de recettes de l'abbaye pour l'année 1720. Les mille cent livres provenaient exclusivement de la dîme collectée sur l'ensemble des traits de la paroisse. Démantelées lors de la Révolution, les possessions de la cure de Cahagnes se concentraient principalement dans un seul tènement dont la découpe suit encore le tracé des voies de communications de la partie Nord-Ouest du bourg. La partie basse étant le presbytère. Celui s'étendait alors jusqu'à la route de Caumont-Aunay, qui traverse le bourg. La partie supérieure composée exclusivement de pièces de terre se situait à droite de la voie montant du bourg, jusqu'au groupe scolaire. L'ensemble des installations, bâtiments et terres de la cidrerie appartiennent à cette zone, délimitée par les routes anciennement nommées Vire, Saint-Lô et Briquessard. Notons également dans son périmètre, et c'est totalement logique, l'actuelle salle des Fêtes. Dom Siresme y avait ouvert vers 1740 la première école du village.
Cahagnes donnera en la personne de l'abbé Pierre Lévêque, curé de Tracy-Bocage, l'un des trois députés du clergé de la généralité de Caen aux états généraux tenus à Versailles en mai 1789.
Après 1944, le presbytère garde sa vocation de logement pour les prêtres et d’accueil pour les jeunes de Cahagnes pour le catéchisme (à cette époque c’était tous les jeudis matins). L’abbé Homo arrivé en 1938 organisera l’exode de la population. Il meurt brutalement en 1949. En 1983, le presbytère sera transformé en centre d'accueil pour des scolaires et sera dirigé en 1987 par la FOL (fédération des œuvres laïques du calvados). Maintenant c'est un gite de groupe géré par la commune. Depuis 1986, tous les ans au mois de juillet, cet hébergement accueille 200 jeunes pour un stage foot organisé par l'Amicale Sportive de Cahagnes : un véritable événement.

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