1. L'ÉGLISE NOTRE-DAME

L'ancienne église était d'une facture classique du Bocage Normand. D'après Arcisse de Caumont "La partie la plus ancienne de l'église de Cahagnes est la nerf, mais elle ne présente rien d’intéressant, et je ne crois pas qu'elle remonte à une date antérieure au commencement du XIV ème ou à la fin du XIII ème siècle". Détruite lors des combats le 28 juin 1944, il fallut attendre plus de 20 ans pour que le village dispose d'une nouvelle église. Mais pourquoi une telle durée ?

Destruction de l'église

Cahagnes a été sur la ligne de front pendant 1 mois et demi, du 13 juin au 31 juillet 1944. Le clocher de l'église était un bon repaire pour l'artillerie anglaise, situé à Caumont-l'Eventé. Les allemands ont donc dynamité l'édifice le 28 juin 1944 avec des munitions... anglaises.


Une église provisoire

De 1944 à 1966, une église provisoire, d'abord dans un hangar agricole dans le bourg de Cahagnes. En 1946 dans un hangar, "Romney", que tous les habitants appelleront le tonneau, est installé. Le 25 mars 1951, les cloches sont installées dans le beffroi. Cette église provisoire va servir jusqu'en 1966, c'est à dire durant 22 ans. Elle aura marqué toute une génération.

Une église du XIV ème siècle

C'est une architecture courante dans le Bocage Normand de la même époque. L'église ressemble à celle de Saint-Georges-d'Aunay. Une église à laquelle les habitants prenaient soin : cloche, horloge, voûte, toiture emplacé ou refaites. En 1936, un emprunt de 9 000 F et remboursable sur 30 ans a était contracté. L'orgue est rénové et c'est Marcel Dupré, grand maître organiste, qui donne un concert pour son inauguration le 13 septembre 1942. Ce concert est un véritable évènement pour la commune.

Tout d'abord, en 1947, le maire choisit un architecte local qui propose un plan classique. Puis le diocèse crée la coopérative diocésaine pour la reconstruction en 1948. La commune y adhère en 1949. Le chanoine Lecoq, à la tête de cette coopérative qui assure dorénavant la maîtrise d'ouvrage, va impulser la nouveauté dans le Bocage. Le nouveau courant architectural en vigueur est adopté par la coopérative. Elle vise la modernité, tant dans les matériaux que dans la conception. Le bâtiment bannit tout aspect spectaculaire et amène le chrétien à se centrer sur la spiritualité. Dans cette optique, la coopérative impose un architecte suisse : Hermann Baur. Il est réputé pour la construction d'églises modernes dans la ligne des avant-gardistes comme Lecorbusier. Commence alors une suite de contretemps et de dificultés qui retardent les travaux tout au long des années 1950. Tout d'abord, Hermann Baur propose une projet ambitieux. Il aura toujours des difficultés pour respecter le montant des dommages de guerre. Plusieurs réductions, comme la hauteur des murs, ou des abandons, comme la galerie ou l'orgue, devront être actés pour respecter l'enveloppe. C'est le relais d'Hermann Baur en France, Simon Vermot, architecte à Houlgate, qui assure ces va et vient. Autre difficulté, les architectes responsables au sein du ministère de la reconstruction ne voyaient pas d'un bon œil qu'un étranger, d'origine alémanique de surcroît, reconstruise les églises françaises... Finalement, le préfet tranchât et le permis de construire à était délivré en 1962. La construction peut enfin commencer. L'église sera consacrée le 18 septembre 1966. 

Elle est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté en date du 8 juillet 2010 (en totalité, y compris la sacristie et le clocher-campanile).


L'intérieur de l'église est en forme d'éventail et l'autel est disposé pour que le ministère soit face aux fidèles.

Installation de la cloche.

Marcel Dupré: organiste. Inaugure les orgues restaurés de Cahagnes le 13 septembre 1942. Né en 1886, sa famille est musicienne. A huit ans, il joue en public, pour l'inauguration d'un orgue à Elbeuf, le prélude en mi mineur de Jean-Sébastien Bach. A onze ans, il devient titulaire du grand orgue de Saint-Vivien à Rouen; c'est un surdoué. En 1914, la cantate Psyché lui vaut le premier grand prix de Rome. Il devient titulaire du grand orgue de Saint-Sulpice. Sa renommée ne cesse de grandir jusqu'en 1939, il fait le tour du monde donnant 40 concerts en Australie et 60 aux États-Unis, au Canada et en Europe. Il dirige le conservatoire de musique de Paris de 1954 à 1956. En 1956, Marcel Dupré est élu à l'Académie des beaux-arts. Son œuvre considérable, lui donne une réputation universelle, et son talent d'improvisateur fut reconnu en tout lieu du monde. Il décède à  85 ans à Meudon en 1971.

François Chapuis: maître verrier. Pose les vitraux dans l’église de Cahagnes en 1966. Né en 1928 à Nancy, il est aussi peintre et sculpteur. Il a fait ses études à l’école des Beaux-arts de Nancy , et fréquente le Centre d'art sacré à Paris. Il est l'auteur de vitraux et de verrières pour de nombreuses églises de province et de la région parisienne. Il est en phase avec l’important mouvement du renouveau de l'art sacré et de l'architecture religieuse de l’après guerre. Son nom reste surtout lié à un concept original, le "mur-lumière ", dont il a été l'inventeur dans les années 1960. Il décède à 74 ans en 2002

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