12. LE TEMPLE

La terminologie du "Temple" rappelle l'ancienne propriété templière existant dans ce village. Sans toutefois en connaître la date d'acquisition, elle appartenait à la commanderie de Baugy, que Roger III Bacon, seigneur de Molay, fonda vers 1148 dans la paroisse de Planquery. La vocation de cette ordre religieux et militaire portait sur la protection des pèlerins en Terre Sainte, et celle des troupes militaires lors du passage en terre byzantine. Rapidement, les dons lui permirent de devenir une organisation puissante en Europe et de prêter aux monarques. L'un d'eux, Philippe IV le Bel, l'ambitieux roi de France, jaloux de leurs pouvoirs, décida le pape à provoquer sa chute. Les templiers arrêtés, l'ordre dut dissous suite à ce coup de filet du 13 octobre 1307. Notre imaginaire n'a conservé de cet évènement la crainte du vendredi 13.

Par la suite, la commanderie de Baugy passa aux mains des Hospitaliers, qui l'administrèrent jusqu'à la Révolution Française.

Constituée en fief, la propriété de Cahagnes rapportait à la commanderie un revenu de 4 livres 10 sols en 1320. A cette époque, il existait encore la maison seigneuriale. Elle était construite dans un enclos de 55 acres (environ 44 hectares) de terre, délimitée par la rivière et le ruisseau de la Millière vers la Caillerie. Il semble que sa superficie totale n'évolua pas au cours des siècles. En effet, en 1742, 25 fermiers, dont des nobles cahagnais, se partageaient ses 216 vergés (soit environ 43 hectares). Toutefois, la propriété fut l'objet de mutation de pièces de terre, puisque le fief s'étendait également sur la paroisse de Jurques (La Verge de Jurques).

A la Révolution Française, plus précisément en 1792, un expert estima l'ensemble des biens de la commanderie dans l'optique de leur vente ou de leur aliénation... Cependant, il ne s’intéressa pas ce jour-là à ses propriétés cahagnaises, qui firent certainement l'objet de ventes à des particuliers. Il n'existe aujourd’hui aucune trace de ce passé.